
Un Boeing 787 s’écrase à Ahmedabad : le drame en quelques chiffres
Jeudi, un Boeing 787 Dreamliner d’Air India a tragiquement percuté un campus universitaire peu après son décollage d’Ahmedabad, faisant 241 victimes parmi les 242 personnes à bord. L’appareil s’est écrasé contre un bâtiment d’un collège médical situé dans une zone résidentielle, provoquant l’une des pires catastrophes aériennes impliquant des ressortissants britanniques.
Selon les autorités locales, les équipes de secours ont récupéré plus de 265 corps dans les décombres. Le Civil Hospital d’Ahmedabad a accueilli 270 dépouilles, indiquait le Dr Dhaval Gameti. Les dernières opérations de fouille, toujours en cours vendredi soir, ont mis au jour 25 dépouilles supplémentaires, dont on ignore encore si elles appartiennent aux passagers ou aux personnes se trouvant au sol.
Le Royaume-Uni dépêche ses enquêteurs sur place
Vendredi soir, l’Air Accidents Investigation Branch (AAIB) du Royaume-Uni a annoncé l’arrivée de quatre de ses experts en Inde. Ces enquêteurs possèdent une triple compétence :
- Les opérations de vol, pour comprendre les procédures suivies par l’équipage.
- L’ingénierie aéronautique, afin d’examiner la structure et la maintenance du Dreamliner.
- L’analyse des enregistreurs de vol (« black boxes ») et des données enregistrées en vol.
Leur mission consiste à travailler aux côtés de l’autorité indienne, la Directorate General of Civil Aviation (DGCA), pour établir les circonstances exactes du sinistre. L’AAIB a précisé que la publication de toute information officielle relève exclusivement des autorités indiennes.
Le précieux « black box » enfin récupéré
Un espoir majeur dans cette enquête réside dans la boîte noire, retrouvée sur un toit près de l’impact. Ces enregistreurs contiennent deux éléments clés : le flight data recorder (FDR), qui sauvegarde les paramètres techniques et instrumentaux de l’avion, et le cockpit voice recorder (CVR), qui capte les échanges entre pilotes et le bruit ambiant en cabine. Leur lecture permettra d’identifier les manœuvres et anomalies survenues lors des instants critiques.
Identifications et soutien aux familles
Des centaines de proches ont déjà fourni des échantillons d’ADN pour aider à l’identification des défunts dans des conditions difficiles. La DGCA travaille en coordination avec les laboratoires locaux pour accélérer ce processus, indispensable pour aider les familles à faire leur deuil.
Sur les 242 personnes à bord, seul un passager britannique, Vishwash Kumar Ramesh, a survécu. Hospitalisé à Ahmedabad, il a été pris en charge par le Dr Gameti, qui indique qu’il « se porte très bien » et pourrait être autorisé à quitter l’hôpital sous peu. Le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) a assuré un suivi consulaire afin de soutenir M. Ramesh et de coordonner son retour éventuel au Royaume-Uni.
Hommages nationaux lors du Trooping the Colour
Au cœur de Londres, samedi matin, les victimes britanniques ont été honorées lors de la cérémonie traditionnelle du Trooping the Colour, célébrant l’anniversaire officiel du Roi. Une minute de silence a été observée, et hauts gradés ainsi que membres de la famille royale ont porté un brassard noir en signe de deuil. Cet hommage solennel souligne l’impact profond de la tragédie sur la nation.
Visite de Narendra Modi sur le site du crash
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’est rendu vendredi sur les lieux de la catastrophe. Des images diffusées montrent M. Modi échangeant quelques mots avec le survivant, M. Ramesh, à l’hôpital. Cette visite officielle témoigne de l’implication de l’État indien pour coordonner l’aide aux victimes et la coopération internationale dans l’enquête.
Les prochaines étapes de l’enquête
À présent, les enquêteurs britanniques et indiens vont :
- Examiner les enregistreurs de vol pour reconstituer la chronologie exacte des événements.
- Analyser les données de maintenance et d’opérations de la compagnie Air India.
- Enquêter sur les conditions météorologiques et la trajectoire de l’appareil lors du décollage.
- Interroger les témoins au sol et les premiers intervenants.
Afin d’établir les causes profondes de l’accident, ils devront également étudier l’historique de la flotte, les procédures de contrôle au sol et l’état de la piste. Le gouvernement indien a prévu de publier un rapport intermédiaire dans les semaines à venir, avant un rapport final détaillé plusieurs mois plus tard.
Une gestion de crise à l’échelle internationale
Cette tragédie aérienne mobilise de nombreux services diplomatiques et aéronautiques du monde entier. Le Royaume-Uni, en tant qu’un des pays les plus touchés, joue un rôle clé dans l’enquête grâce à l’expertise de l’AAIB. De leur côté, les autorités indiennes doivent concilier la gestion de l’urgence humanitaire, la coordination scientifique et la communication publique pour assurer transparence et rapidité.
Un soutien public et privé en renfort
Plusieurs organisations caritatives se sont mobilisées pour accompagner les familles des victimes et offrir une assistance psychologique. Au Royaume-Uni, des collectes de fonds ont été lancées afin de couvrir les frais de rapatriement et d’obsèques. Localement, des ONG indiennes participent aux opérations de recherche et de soutien logistique sur le site du crash.
Une enquête longue et cruciale
Si les premiers résultats pourraient émerger rapidement grâce à la boîte noire, la compréhension complète des causes de la catastrophe prendra plusieurs mois. Chaque composante – du volet mécanique aux protocoles de sécurité – sera analysée pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise. En attendant, le monde entier suit avec attention les conclusions de ces enquêteurs déployés en Inde.